vendredi 28 mai était la journée mondiale de la précarité menstruelle.
Lancée en 2014, la journée mondiale de l’hygiène menstruelle a pour but de sensibiliser à l’importance d’une bonne hygiène durant cette période délicate du cycle féminin.
En France, près de 2 millions de femmes, sont confrontées à ce problème de précarité menstruelle. Elles n’ont pas accès aux protections hygiénique, dans la plupart des cas pour des raisons financières. D’après un communiqué du ministre de la Santé Olivier Véran :
« Cette situation porte atteinte à leur dignité, constitue un frein à l’insertion de milliers de femmes en situation de précarité et augmente les risques de déscolarisation. C’est également un facteur de risque pour la santé en cas de renouvellement insuffisant des protections. »
Chaque année, en France, ce sont 130 000 jeunes filles qui manquent l’école presque une fois par mois parce qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer des serviettes hygiéniques. Cette situation pourrait s’aggraver avec l’augmentation de la précarité chez les étudiantes en raison de la crise sanitaire. Plusieurs CROUS et autres résidences universitaires ont été équipés de distributeurs de protections hygiéniques gratuites en début d’année 2021.
Un problème de coût
Chaque jour, ce sont 300 millions de femmes qui ont leur règle. Pourtant, peu d’entreprises s’intéressent à ce secteur pour développer des produits à bas prix et non toxiques. Un marché qui se compte en plusieurs millions d’euros. Une femme doit payer entre 4 euros ou 10 euros pendant 40 ans, de l’adolescence à la ménopause. Dans certains pays en voie de développement, les femmes bricolent elles-mêmes leur protection hygiénique avec des bouts de tissu. Une situation qui implique des problèmes d’hygiènes et des risques d’infections plus ou moins graves suivants les régions du monde. La fondation One Drop et l’industriel indien Tata, ont mis en place un programme de sensibilisation et d’accès à l’hygiène menstruelle dans la province du Rajasthan.
Des perturbateurs endocriniens
Une fois le barrage du coût levé, il faut trouver une protection de bonne qualité et sans produits toxiques. Ces dernières années, plusieurs produits de protections féminines ont été pointés du doigt de par leur dangerosité pour la santé. Ils contiendraient des produits toxiques, dont des perturbateurs endocriniens. La bataille pour un accès gratuit et sain à une protection hygiénique pour les femmes n’est pas gagnée, mais des initiatives publiques et privées ouvrent la voie à une meilleure prise en charge.
En 2020, l’Écosse est un des premiers pays au monde à avoir voté la gratuité des protections périodiques. Une avancée qui doit pouvoir interpellé d’autres pays ou manquer les cours ne sera plus synonyme de précarité menstruelle.
Nina Charles
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